De chair et de sang

Il paraît qu’à une époque j’étais un être humain. Bien que j’aurais souhaité qu’il en soit autrement, aujourd’hui ce n’est plus le cas et je ne me souviens pas de cette époque que j’estime être le plus grand manque de mon existence. Je ne suis qu’un tas de viande auquel on a donné une volonté de bouger et ma vie est un perpétuel supplice. J’aimerais le crier et tout faire cesser. Malheureusement, je n’ai pas la volonté de désobéir à celui que je dois appeler « père ». Cela doit vous sembler vague et incompréhensible aussi vais-je reprendre depuis le début.

Je suis Shade Berwik, c’est ainsi que m’a nommé Aziral Berwik, un vampire arrogant dont la passion des sciences l’a conduit à expérimenter les mécanismes complexes de la vie jusqu’à être capable de la créer. Enfin la créer. Le mot reste bien grand quand on voit le résultat. Je suis un golem de chair, c’est comme ça qu’on nous qualifie, à la différence que je suis née d’une enveloppe presque intacte là où l’essentiel de mes congénères sont des corps d’êtres vivants rapiécés. Mon moteur spirituel est l’âme nettoyé de toute conscience de la femme du vampire et mon corps celui d’une jeune fille morte par sa faute sans doute, je l’ignore moi-même. Il ne m’a jamais donné qu’un seul ordre, une formulation si simple que je ne peux y échapper qu’elle que soit la voie que j’empreinte.


Vivre, mais à quel prix ? Je n’ai jamais voulu être ce que je suis. J’en viens parfois à regretter la première année de ma vie durant laquelle j’étais un monstre sauvage guidé par son instinct. Cette longue année qu’il a qualifié de « période probatoire », sans doute parce que mon corps pouvait faire un rejet de l’âme qui l’habitait à tout moment. Durant cette époque je n’étais pas éduquée à une quelconque pensée humaine, aussi je n’avais ni remord ni hésitation à me jeter comme un animal sur les pauvre bougres qu’il jetait vivant dans ma cage. J’avais beau être nue mon corps était tant couvert de crasse maintenue par le sang coagulé de mes victimes qu’il était difficile d’y reconnaître encore un visage humain. Quand il fut certains que je vivrai, il me sorti de la cage et m’isola en sa compagnie. Pendant trois année supplémentaire il m’appris la parole et le monde des humains comme on apprend une leçon idiote. Comme il semblait satisfait de me voir éprouver des émotions, je redoublais d’effort au fil du temps pour les laisser sortir, jusqu’à ce qu’elles me submergent. L’abomination qui s’était éveillé dans ce laboratoire, devenait sensible à défaut de pouvoir être tout à fait humaine. À force de me plier à ces normes j’ai sans doute achevé l’œuvre de ma création, car j’ai vite recommencé à vieillir comme n’importe qui. Quand je ne progressa plus en sa compagnie et que je fus prête à vivre parmi les Hommes, il me congédia comme si je n’étais rien à ses yeux. Je ne l’avais pas mal pris car il était ma seule référence et je n’appris que plus tard que cela n’avait rien de normal. Le problème de mon existence est malheureusement qu’elle est et sera toujours paradoxale. À force de faire comme si je l’étais et de vivre au milieu des humains, je me suis attaché à eux. Car je ne suis pas insensible, mon besoin vitale de dévorer leur organes encore chaud et consommer leur sang pour survivre me pèse comme une malédiction dont je ne peux me débarrasser. Je suis condamné à vivre, cet ordre est inéluctable et je ne peux m’en soustraire.

Aujourd’hui ?

Les temps sombres de la chasse aux sorcières du malin et de l’avènement des créatures de la nuit favorisent ma survie. Il n’est pas rare de trouver des corps déchiquetés et des entrailles laissés ça et là jusque dans les villes les plus grandes. Certains parlent de l’arrivée prochaine des démons pour marcher sur nos terres et dominer le monde. C’est triste mais si cette guerre peut m’aider à obéir à mon créateur, je ne peux m’en plaindre, quelque soit la douleur ou les sévices morales que cela m’inflige. Je me suis fait une raison et mes flancs témoignent le souvenir de la dernière fois que j’ai essayé de m’affamer pour désobéir et me laisser mourir. Puisque je ne peux me suicider, j’ai essayé de ne plus me nourrir. Au lieu de mourir, je suis devenue folle et me suis mutilée plusieurs jour avant de réussir à briser mes menottes. Plus jamais je ne veux être la bête que j’ai été ce jour-là.





Cette histoire est le background de l'un de mes personnages de roleplay car avant d'écrire des textes pour mes vidéos, je suis un grand fan du RP et de l'écriture (plutôt dans le genre fantastique et dark fantasy).

J'en partagerai d'autres à l'occase ;)

Woaw mais c'est vraiment stylé !
Il y a une influence "dr Frankenstein" là dedans non ?
Tu as un certain style et un rythme vraiment bon, chose que je n'ai pas lorsque j'écris.
Bravo en tout cas, c'est super et c'est prenant, au début je croyais que c'était comme une nouvelle que tu allais alimenter au fur et à mesure, ça ferait un bon début d'histoire ! :p

MrRedlou a écrit:Woaw mais c'est vraiment stylé !
Il y a une influence "dr Frankenstein" là dedans non ?
Tu as un certain style et un rythme vraiment bon, chose que je n'ai pas lorsque j'écris.
Bravo en tout cas, c'est super et c'est prenant, au début je croyais que c'était comme une nouvelle que tu allais alimenter au fur et à mesure, ça ferait un bon début d'histoire ! :p

Haha merci !
Qui sait un jour peut-être, une suite plus prenant arrivera, j'ai commencé il y a quelques temps à m'imposer l'exercices des points de vue divers pour écrire une histoire avec ce personnage justement je te laisse en juger :

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- Les temps sont durs gamine, sans ça on t'aurait pas prise avec nous.

- ...

- T'es pas très causante hein ? Bah... Peu importe on arrive bientôt de toute façon.

Il faisait froid, le vent hivernal soufflait courbant la pluie battante glaciale. Dans l'obscurité de la nuit, on n'entendait que le son de l'orage et l'avancé de la charrette. Tout le monde grelottait, trempés jusqu'aux os. Au bout du chemin boueux, au fond de la forêt, un vieux manoir délabrée se dressait. Cette pathétique bâtisse renfermait paraît-il, une abominable créature. C'est en tout cas ce que disait la seule personne à en être revenue. Le petit groupe constitué de cinq hommes et une jeune femme était en fait un groupe de chasseurs de monstres. Les hommes étaient pour la plupart expérimentés, quand à la femme c'était sa première fois sur le terrain. Chacun avait un rôle bien établis, deux arbalétrier, et deux épéistes légers et un épéiste lourd. Le plus protégé des combattants ouvrait la marche, suivi en rang serré des deux combattants légers. À l'arrière ligne les arbalétrier profitait de la distance pour tirer si nécessaire sur le monstre. La nouvelle avait donc pour rôle de protéger les tireurs du mieux possible. Respectant avec prudence la formation le petit groupe entra dans la demeure.

Voilà quarante-huit heure que Shade attendait dans ce lieu miteux. Pas qu'elle n'eut guère l'envie de partir, mais elle se remettait encore des blessures subites pendant son combat précédent. Un homme s'était enfuis, heureusement pour elle, il n'avait pas pu voir son visage puisqu'elle était masquée. Elle entendit la porte s'ouvrir lentement et des bruits de pas. Visiblement on avait envoyé des gens pour la chasser. Elle fixa sa jambe. Si elle tentait de sauter de la fenêtre du troisième, cette fois-ci elle ne pourrait plus partir. L'affrontement était visiblement inévitable. Elle fixa les restes des hommes qu'elle avait affronté deux jours plus tôt. Impossible de négocier avec une telle boucherie, elle n'avait eut d'autre choix que de les dévorer pour guérir et survivre. Son ventre gargouilla, de toute façon, elle allait devoir manger encore, sa guérison avait sérieusement éprouvé son organisme. Elle empoigna son épée et se plaça en embuscades, tendant l'oreille. Une armure lourde, et un groupe plus légers. Il y avait au moins un archer et un combattant en armure lourde. Vue leur vitesse d'approche, ils doivent être organisé et donc le plus protégé doit ouvrir la marche. Il faut donc le laisser passer et l'éviter pour attaquer la formation arrière. Elle se plaça dans l'ombre de la porte d'entré défoncées.

Le groupe avançait en silence contrôlant minutieusement chaque pièce du manoir. Le temps semblait être à l'arrêt tandis qu'ils progressaient peu à peu approchant sans le savoir de leur cible. Lorsqu'ils entrèrent ce fut comme si un éclair s'abattait. D'abord attiré par la présence des cadavres leur garde se baissa un instant, qui fut saisie par la femme tapis dans l'ombre. En un instant elle trancha la gorge des deux arbalétrier juste devant la nouvelle qui fermait la marche, prise rapidement à l'assaut par les autres épéiste, Shade ne pût achever l'arrière garde et dû se concentrer sur les combattant avant. Ses yeux brillait d'un jaune terrifiant dans l'obscurité. La nouvelle fixait la scène en reculant sans le vouloir terrifié par ce qu'il se passait. Elle avait été engagé dans ce groupe malgré elle. À court d'argent et jetée à la porte de partout, elle n'avait rien trouvé d'autre pour se nourrir. Ses camarades mouraient un à un, mais l'assaillant avait prit plusieurs coups et son masque tomba pendant l'une des passes, révélant un visage féminin déformé par la peine et les remords. Ce "monstre" avait la bouche cerclé de sang. La raison de ce détail fut vite éclairci lorsqu'elle mordit avec fureur à la volé l'oreille d'un des épéiste qu'elle venait de planter avant de tuer le suivant. Il ne restait que le combattant lourd qui tomba très vite. La nouvelle lâcha son arme et recula sans pouvoir détacher ses yeux de la scène, finissant par se buter à la rambarde de l'escalier. La femme ou plutôt le monstre arracha de ses mains le cœur encore fumant de l'homme avant de le dévorer. Seulement lorsqu'elle portait à ses lèvres l'organe, on pût l'entendre sangloter. En effet depuis le moment où elle avait dû tuer ces gens et commencer à s'en nourrir, le remords et le dégoût avait retourné son être. Car si personne ne le sait, Shade est un monstre malgré elle et ne demande qu'à ce que quelqu'un ne parvienne à mettre fin à ses jours. Son regard se tourna vers la jeune fille, elle se releva et approcha, essuyant ses yeux brillant encore de cette lueur jaunâtre qui lui donnait un air de loup sauvage. Sa voix tremblait d'autant que ses mains.

- Ça n'a rien de personnel tu sais... Si mon masque n'était pas tombé, je... J'aurais pu... T'épargner...

Sa mains leva sa lame en tremblant prête à s'abattre.
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C'était le texte introductif de l'une de ma dernière demande de RP pour introduire le contexte.

Pour l'influence pas trop j'ai jamais porté d'intérêt à Frankenstein, je suis plutôt influencé par l'univers de Warcraft pour ma part :')